(Photo © LC)
Le 15 avril dernier, le drame que l’on sait : l’incendie de Notre-Dame, son toit et sa flèche, ravagés. Alentour, des dégâts invisibles mais mesurables, les dépôts de poussières de plomb dans l’espace public. Au total, pas moins de 400 tonnes de plomb réduites en particules dans l’air!
La suite, ce sont des mesures sanitaires et des opérations nettoyage réalisées dans les écoles, crèches, aires de jeux, cours de récréation réparties dans un périmètre de 500 m autour de la cathédrale. La zone retenue par la mairie de Paris est jugée « insuffisante » par la maire du Ve arrondissement, Florence Berthout, avis que partage Annie Thebaud-Mony, directrice de recherches à l’Inserm, dénonçant une sous-estimation du risque d’intoxication : « D’un côté le discours sur la reconstruction de la cathédrale en cinq ans, et de l’autre, la minimisation du risque, voir un déni face au taux de plomb. »
Durant l’été, nombre de parents, inquiets, ont soumis leurs enfants aux analyses sanguines afin d’évaluer leur contamination éventuelle au plomb.
Selon l’ARS, la valeur de référence pour les espaces extérieurs est de 1000 microgrammes/m2. Et de 70 microgrammes/m2 pour la concentration en plomb mesurée dans les poussières relevées à l’intérieur des locaux accueillant les enfants.
Le Haut Conseil de la santé publique a défini un seuil d’intervention. Chez l’enfant, si la plombémie est supérieure à 50 microgrammes / litre de sang, une enquête est déclenchée afin de déterminer l’origine du plomb et de cette source d’exposition.
Or, cette question de seuil n’en demeure pas moins contestable. En effet, selon l’OMS, « il n’existe pas de concentration de plomb dans le sang qui soit sans danger. Même des concentrations sanguines aussi faibles que 5 microgrammes/l peuvent affecter l’intelligence de l’enfant et entraîner des problèmes comportementaux, une réduction de la faculté de concentration, une baisse du QI si le développement du cerveau est affecté. »
Donc, si vous pensez avoir été exposé au plomb, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Le dépistage par dosage de la plombémie est envisageable et pris en charge à 100% par l’assurance maladie pour les enfants et les femmes enceintes.
Affaire à suivre au microgramme près.
LUCILE GELEBART